Disneyland Paris, anciennement Euro Disney Resort et Disneyland Resort Paris, est un complexe touristique et urbain de 22,30 km2 (2 230 ha) situé en sa majeure partie sur la commune de Chessy (département de Seine-et-Marne), à trente-deux kilomètres à l'est de Paris. Le complexe touristique comprend deux parcs à thèmes – le Parc Disneyland et le Parc Walt Disney Studios – ainsi que des hôtels et un golf, tandis que le complexe urbain intensifie le tissu du secteur 4 de Marne-la-Vallée au travers du Syndicat d'agglomération nouvelle du Val-d'Europe. Le site est favorisé par de nombreux transports, dont une gare TGV subventionnée par l'État français et inaugurée le 31 mars 1992, une prolongation de la ligne de RER A, financée par la région, et des infrastructures routières comme la bretelle de liaison avec l'autoroute A4.
Le complexe est exploité par la société Euro Disney SCA détenu à 39 % par la Walt Disney Company mais la structure financière autour de la gestion et de l'exploitation de Disneyland Paris est très complexe. Euro Disney SCA a développé à l'image du complexe de Walt Disney World Resort, de nombreuses activités autour de ses deux parcs à thèmes. On peut noter le centre commercial Val d'Europe, le centre d'affaire Arlington Business Square et le projet Villages Nature avec Pierre et Vacances.
En 2009, le chiffre d'affaires s'établissait à 1,23 milliard d'euros, soit une baisse de 7 % par rapport à 2008.
Le complexeDésignation du complexeLe nom du complexe a changé à plusieurs reprises :
* Euro Disney Resort à l'ouverture le 12 avril 1992, jusqu'en 1994, même si les campagnes publicitaires ne citaient que le nom d' Euro Disney ;
* Disneyland Paris , à partir du 1er octobre 1994 afin de mieux situer et identifier la destination, même s'il était identique au nom du parc à thème Parc Disneyland ;
* Disneyland Resort Paris, du 1er janvier 2002 à septembre 2009, afin de positionner la destination comme un lieu de séjour sur plusieurs jours, notamment avec l'ouverture du second parc Walt Disney Studios le 16 mars 2002 ;
* Disneyland Paris, de nouveau, depuis septembre 2009, même si ce nom est réapparu, dès mai 2009 pour désigner le site dans le rapport financier semestriel 2009.
Les éléments du complexeLe complexe comprend actuellement :
* Parc Disneyland, un parc à thème de type royaume enchanté ;
* Parc Walt Disney Studios, un parc à thème sur les coulisses du cinéma et de l'animation ;
* Disney Village (anciennement Festival Disney), un espace commercial de divertissement et d'animation ;
* le Golf Disneyland de 27 trous ;
* six hôtels Disney :
o Disneyland Hotel,
o Disney's Hôtel New York,
o Disney's Sequoia Lodge,
o Disney's Newport Bay Club,
o Disney's Hôtel Cheyenne,
o Disney's Hôtel Santa Fé ;
* Disney's Ranch Davy Crockett, ranch équipé de bungalows de trappeur dans une forêt et d'emplacements pour camping-cars ;
* quatre hôtels « conseillés DLP » :
o Vienna International Dream Castle Hotel (ex-Dream Castle Hotel) sur le thème des Trois Mousquetaires et de l'Histoire de France,
o Vienna International Magic Circus Hotel sur le thème du cirque,
o Thomas Cook’s Explorers Hotel (ex-MyTravel's Explorers Hotel) sur le thème des explorateurs,
o Kyriad Hotel sur le thème architectural de la campagne française (maison typique de la Brie) ;
* deux hôtels « associés DLP » :
o Hôtel L'Élysée Val d'Europe sur le thème architectural des grands boulevards de style haussmanien de Paris,
o Radisson SAS Hotel sur le thème du golf ;
* une résidence « associée DLP » :
o Adajio City Apart Hotel est situé à Val d'Europe et propose des appartements pour la nuit ou plus ;
* Mariott's Village d'Île-de-France sur le thème des résidences de peintres français à travers une architecture typique de la région briarde.
Au-delà du pôle touristique, on trouve :
* le centre commercial Val d'Europe ;
* le centre d'« outlet shopping » (marques dégriffées) La Vallée Village ;
* un parc international d'entreprises Goodman ;
* deux gares RER et une gare TGV (Gare de Marne-la-Vallée - Chessy) ;
* et plusieurs zones résidentielles, agrandissant les communes limitrophes du domaine.
Organisation du pôle touristiqueLe complexe s'organise en grande partie dans un cercle routier baptisé Boulevard Circulaire, situé au nord du domaine de 22,30 km2 (2 230 ha). Le domaine avait jusqu'en 2010 une superficie de 19,43 km2 (1 943 ha) et a été agrandie suite à l'intégration du projet Villages Nature. C'est dans ce cercle que se trouve la plupart des éléments constituant le complexe. Le centre de « gravité » du complexe n'est pas celui du cercle mais se trouve à 500 m au nord-ouest sur l'axe autoroutier provenant de l'A4 et appelé Avenue Paul Séramy. Cette longue avenue en ligne droite permet comme à Walt Disney World Resort de voir au loin le château du royaume enchanté, seul le Disneyland Hôtel masque le bas de l'édifice.
Autour de ce centre de gravité se trouvent :
* au nord-ouest, les Fantasia Gardens au pied du Disneyland Hôtel marquant l'entrée du parc Disneyland ;
* à l'ouest, la Place des frères Lumières, marquant l'entrée du parc Walt Disney Studios ;
* au nord, la gare de RER (une verrière surplombe les voies) et la gare de TGV, avec, juste devant, un bâtiment pour l'office de tourisme, construit en 2001 ;
* au nord-est, le long de la gare TGV, la gare de taxi et de bus (interne, aéroport et banlieue) ainsi qu'un passage piéton menant au parking de 11 200 places avec, au début de ce chemin, l'aire de pique-nique ;
* à l'est, l'entrée du Disney Village puis, de l'autre côté, le lac Disney encadré par plusieurs hôtels ;
* au sud-est, le cinéma Gaumont du Disney Village, avec sa salle IMAX, zone qui servira à agrandir le Disney Village ;
* au sud, un parking concédé à Vinci Park qui marque la première étape de l'extension du Disney Village, avec, entre ce parking et le cinéma, une esplanade qui permet de prolonger l'avenue Paul Séramy.
Les parcs à thèmes se situent sur la gauche de l'avenue tandis que les hôtels sont sur la droite. Mais les marques des problèmes financiers de Disney sur l'organisation actuelle du complexe sont profondément visibles. Ainsi le centre commercial Val d'Europe, qui a du être construit pour apporter de l'argent et une source de revenus à Euro Disney SCA, est construit dans le périmètre du boulevard circulaire, à l'origine prévu pour ne contenir que des éléments de « magie Disney ». Plus au sud l'Arlington Business Square est une zone à vocation de bureaux.
Au sud de l'autoroute se trouve le camping Disney's Ranch Davy Crockett ainsi que Villages Nature.
Dans les débuts du projet d'Euro Disney Resort, un troisième parc à thème avait été évoqué, du type EPCOT/WestCOT ou autre, mais la disposition actuelle des éléments ne semble pas en faveur de ce projet sauf en construisant un système de transport. Seul deux zones sont disponibles : le quadrant sud-est du boulevard circulaire ou l'extrême nord-est du complexe près des hôtels partenaires. D'après les « habitudes » des parcs Disney, le moyen de transport utilisable est le monorail mais ce dernier devra desservir le « centre de gravité » du complexe où l'espace manque pour une telle infrastructure. La convention entre Euro Disney SCA et l'État français qui devait arriver à échéance en 2017 a été prolongée jusqu'en 2030. D'ici là les imagineers ("ingénieurs de l'imaginaire", le terme imagineers résultant de la contraction des mots "imagination" et "ingénierie") de Disney auront le loisir de trouver des idées et des solutions.
Les coulissesLe complexe possède un ensemble de services regroupés pour les deux parcs. Cet ensemble est appelé « backstages ».
Ainsi le service des costumes (Costuming) est situé entre les deux parcs, derrière le Disneyland Hotel, et était l'une des parties de l'attraction Studio Tram Tour - Behind the Magic. Il existe aussi :
* un service de maintenance qui assure le bon fonctionnement des parcs ;
* un service horticulture dont les serres sont situées derrière l'attraction “it's a small world” ;
* un parcours d'entraînement pour Moteurs... Action ! Stunt Show Spectacular derrière Star Tours avec une casse ;
* un bâtiment de stockage pour les chars des parades situé entre les serres et la casse ;
* un hangar pour les trains situé derrière Indiana Jones et le Temple du Péril ;
* un haras avec un manège derrière le Chaparral Theater ;
* un entrepôt de 300 m de long et 110 m de large (au maximum) pour les denrées alimentaires et les objets en vente dans les boutiques ;
* un entrepôt de 250 m de long et 90 m de large pour l'entretien des équipements, décors... ;
* deux pistes d'atterrissage pour hélicoptère derrière Star Tours (à côté de la casse) et sur le parking du bâtiment "Hercules" ;
* un centre de congrès à côté de Star Tours ;
* un terrain de football
* de nombreux restaurants d'entreprise
* plusieurs stations d'essence
* un lieu de vie pour les salariés (pressing, écrivain public...)
* un centre télévisuel comprenant
o un centre de diffusion de programmes par satellite (Disney Channel)
o un studio professionnel d'enregistrement et de mixage audio
o un studio de tournage et de montage vidéo
Accès à Disneyland ParisLe complexe Disneyland Paris est accessible par la gare de Marne-la-Vallée - Chessy. Cette dernière étant multimodale car elle est desservie par plusieurs modes de transports : TGV, Eurostar, RER et Bus.
TGV La gare TGV de Marne-la-Vallée - Chessy est desservie par des TGV province-province reliant d'autres villes en France, avec comme principales dessertes : Bordeaux, Marseille, Nice, Lyon, Rennes, Lille, Nantes, Limoges, Toulouse, Montpellier, Orléans. Des trains Eurostar desservent la gare, permettant de relier la ville nouvelle de Marne-la-Vallée à London St-Pancras en 2 h 15.
On accède aussi à l'Aéroport Charles-de-Gaulle, depuis Marne-la-Vallée - Chessy en 10 minutes.
Depuis juin 2007, le TGV Est dessert aussi la gare, pour les liaisons Strasbourg - Bordeaux, Strasbourg - Rennes et Strasbourg - Nantes.
RERDisneyland Paris est desservi par le (RER)(A) à la gare de Marne-la-Vallée - Chessy, dont elle est le terminus. Elle est desservie avec un train toutes les 10 à 15 minutes. On accède à Disneyland Paris depuis les gares parisiennes de la ligne A, qui sont les plus fréquentées, de véritables « nœuds de correspondances » qui s'interconnectent avec d'autres lignes de métro et de RER, dans Paris et en banlieue.
On accède à la gare RER de Marne-la-Vallée - Chessy depuis les gares de :
* Val de Fontenay en 28 minutes ;
* Nation en 35 minutes ;
* Gare de Lyon en 38 minutes ;
* Châtelet - Les Halles en 41 minutes ;
* Auber en 44 minutes ;
* Charles de Gaulle - Étoile en 47 minutes ;
* La Défense en 51 minutes.
Depuis le 4 février 2008, la gare RER de Marne-la-Vallée - Chessy est mieux desservie avec un 1 train toutes les 10 minutes aux heures creuses au lieu de 20 auparavant, du lundi au vendredi.
BusDe nombreuses lignes de bus de différents réseaux desservent aussi le complexe Disneyland Resort Paris, par la gare routière de Marne-la-Vallée - Chessy, depuis les gares de Serris-Montévrain — Val d'Europe, Meaux, Château-Thierry, Lagny - Thorigny, Crécy-La-Chapelle, Coulommiers, Provins, Esbly.
* (BUS) PEP'S 06 23 24 34 43 50 54 57
* (BUS) Seine et Marne express 17 50
* (BUS) Tramy? 38
* (BUS) Marne et Morin 6 12 19 57 59 60 70
* (BUS) Pays fertois 62
* (BUS) Procars? 228.13
* Noctilien (N) N130 N141
HistoriqueGenèse du projetGrâce au succès du parc américain Disneyland de Californie, ouvert en 1955, la Walt Disney Company a commencé à rechercher de nouveaux sites pour établir d'autres « royaumes enchantés ». Cela a conduit à l'ouverture du Walt Disney World Resort en Floride en 1971, puis à celle du Tokyo Disney Resort au Japon en 1983.
L'implantation d'un parc Disney en France est un projet très ancien puisque dès la fin des années 1970, la firme Walt Disney Productions avait entamé des négociations avec la Datar mais ces dernières n'avaient pas abouti. En janvier 1984, lors d'un voyage aux États-Unis d'Édith Cresson, alors ministre du Commerce extérieur et du Tourisme, son chef de cabinet, Patrick Subremon, introduit par Charles de Chambrun qui fut ministre du Commerce extérieur de Charles de Gaulle, rencontre un des plus importants promoteurs immobiliers américains, qui lors d'un déjeuner dans un club privé, s'enquiert de la situation politique et sociale de la France, s'inquiétant de « la révolution permanente », des « défilés syndicaux » et de son « administration tentaculaire ».
Après la rencontre entre Patrick Subremon, Ray Watson, président de Walt Disney Productions et Frank Stanek, promoteur de Tokyo Disneyland, au 40e étage de la Bank of America, autour des lignes générales du projet de Disney en Europe, les Américains remettent aux Français, divers documents de réflexion. Édith Cresson, met au courant le président de la République (François Mitterrand), mais le nombre de personnes ayant connaissance du projet est réduit au minimum : le secrétariat des Villes nouvelles, la banque d'affaires Lazard, pour les questions financières, et le cabinet Bourdais, pour une étude sur les emplacements. Le ministre de l'Intérieur, Gaston Defferre, finit aussi par être mis au courant au printemps 1984, lorsque des hélicoptères affrétés par les Américains commencent, en de nombreuses occasions, à survoler les territoires potentiels d'implantation, cette activité insolite ne passant pas inaperçue, et imagine de son côté avoir le futur parc aux portes de Marseille.
Parallèlement, les négociateurs français commencent, en catimini, une négociation très serrée, alors même que Michael Eisner et Frank Wells fraîchement nommés à la direction de Disney, suite à une forte bataille boursière, sont intéressés par une implantation en Europe et ont commencé, fin 1984, à rediscuter sérieusement de l'idée d'un « Euro Disneyland ». Les chefs de la division de parc à thème de Disney, Dick Nunis et Jim Cora, leur ont alors présenté une liste de presque 1 200 endroits possibles en Europe.
Le projet devient publicDébut 1985, les journaux français découvrent à leur tour le projet et le popularisent, alors que Carl G. Bongino, le vice-président de Walt Disney Productions est reçu par le Premier ministre, après avoir remis un dossier précisant les intentions de Disney et comprenant trois sites potentiels en France, un en Ardèche, un dans le Var et le dernier à l'Est de la Région parisienne. Les Français créent un groupe de travail informel, sans existence légale, comprenant une dizaine de personnes représentant en particulier l'État et la Région Île-de-France, où se situe le site de Marne-la-Vallée qui semble avoir le potentiel le plus important. La composition, à l'époque était secrète, mais parmi eux : Gérard Mestrallet de la banque Indosuez, Patrick Subremon du ministère du Tourisme, Jean-Noël Chapalut haut-fonctionnaire en charge des villes nouvelles, Michèle Dayries et le chef de cabinet du président RPR du Conseil régional d'Île-de-France, Michel Giraud.
De janvier à juin, les Français multiplient les voyages vers les États-Unis, mais sans beaucoup d'organisation, de plus ils n'arrivent pas à former une véritable équipe, l'individualisme traditionnel, alimenté par de nombreuses empoignades internes pour des questions financières et de sensibilités politiques différentes l'emporte. Les Américains en profitent pour faire monter la pression et exigent des engagements concrets.